J'ai appris hier la mort de Dario Antonello, ce qui m'a beaucoup attristé. Une mort triste, absurde, probablement évitable. A 39 ans cet écrivain et éditeur a été trouvé sans vie dans sa librairie: il laisse sa petite fille et sa femme. Antonello était un intellectuel, un poète et gérait à Macerata sa belle librairie Scaramouche. Il avait fondé en 2013 la maison d'édition Giometti&Antonello, d'inspiration humaniste, spécialisée dans la publication d'œuvres littéraires, philosophiques et artistiques, toujours attentive aux grands penseurs modernes jamais traduits. Et l'un d'entre eux, publié récemment, m’a marqué: LSD, à savoir la correspondance entre l'écrivain et philosophe allemand Ernst Jünger et le chimiste Suisse qui a découvert le LSD, Albert Hofmann. Les deux amis ont connu l'acide pour des raisons certainement plus «nobles» par rapport aux motivations plus tardives de la beat génération et sa culture de la déviance, de l’inadéquation sociale et vacuité existentielle. Un incroyable voyage dans leurs «trips» jusqu’à la perdition profonde et les interrogations existentielles qui en découlent. A la question s'il était un croyant, voici la réponse de Hofmann: «Nous devons nous mettre d'accord sur la signification du mot «religion». En tant que chimiste, je vous dirais que plus on va au fond, plus on étudie le petit, l’infime parcelle de la matière, plus il faut admettre un principe spirituel. Qu'est-ce tient ensemble les atomes? Qu'est-ce qui les organise? Si admettre relève de la religion, alors oui, je suis religieux".

Et puis, leur conclusion, tel un avertissement: rester à l'écart de la drogue.

Maison d’édition Giometto&Antonello

Je voudrais compléter le post de hier sur Liszt, en partageant avec vous un morceau qui me touche particulièrement: Ständchen (serenade) de Schubert dans la transcription de Liszt, ici interprétée par Horowitz, monstre sacré du siècle dernier et probablement avec, Martha Argerich (voir post dul 13 octobre), parmi les plus grand pianiste de l’histoire récente. Je trouve incroyable la profondeur simple et immédiate de cette pièce, sa polyphonie, surtout à partir de la minute 3.19 où l'on dirait qu’une troisième main tombée du ciel vienne caresser les notes en répondant comme en contre-chant au thème principal. Et puis, ce touché de Horowitz…. 

Le 22 octobre 1811 naissait Franz Liszt. Nous parlons d’il y a 206 ans… d’un compositeur peut-être pas connu de tous. Mais quel compositeur et quel parcours artistique et personnel! Homme de grande culture, cosmopolite et virtuose du piano, dont les compositions s’inspirent essentiellement à des épisodes historiques, à des créations littéraires et picturales, à des thèmes religieux et à la beauté de certains paysages (lacs et montagnes surtout – voir les «années de pèlerinages»). Un langage original, empreint de mysticisme qui le porte à dépasser le romantisme: Liszt a été aussi abbé et acolyte de l’ordre franciscain. Sa production est vaste et beaucoup de ses thèmes musicaux sont encore bien présents aujourd’hui (dans la publicité ou copié par certains compositeurs de musique légère….) et j’invite les lecteurs à se documenter en la matière. Aujourd’hui, en proie à un «mood» automnal je vous propose Mazzeppa, une légende slave réélaborée par Victor Hugo qui raconte l’histoire d’un page polonais qui séduit une dame de la bonne société et, pour cela, sera condamné à être trainé lié à un cheval jusqu’à la fin du monde. Pour Liszt ce page représente l’artiste qui, emporté par son génie, chevauche la vie, le monde, et à travers la souffrance, devient poète.   

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J’oubliais, aujourd’hui c’est aussi le premier mois de vie de mon blog, partie intégrante et dynamique de mon site. Une volonté d’offrir une image plus réaliste et variée du vaste monde parfois compliqué et étrange d’un artiste, avec une touche très personnelle. Encore une fois, merci à mon excellent webmaster Gabriele dela BDIntech et à mon exquise graphiste Barbara Russo pour leur travail et leurs précieux conseils.

A demain!