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Gennaro Cannavacciuolo

Gennaro Cannavacciuolo

Attore e cantante italiano, lavora in teatro, cinema, tv e in molte operette. Vincitore di numerosi premi, fra cui il premio ETI 2009.

URL du site internet: https://www.gennarocannavacciuolo.com

Blog - La multiplication des Weinstein

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Depuis des semaines, nous assistons tous les jours à la dénonciation par des dizaines de femmes victimes de harcèlement, de viol même, de la part de cinéastes et producteurs de films et de télévision. Des femmes qui ont fait silence pendant 10, 20, 30 ans. Des femmes qui, pour la plupart, ont derrière elles une solide carrière. Des femmes photographiées par mille paparazzi pendant des années aux côtés de leur monstre, souriantes et clignant de l'œil, sur tous les red carpet de la planète. En un éclair, la situation s’est renversée: ces belles stars fascinantes parlent de dépression, de chantages et d'abus. Les langues se délient et il s'avère que tous savaient: on crie au scandale, les scoops font la fortune des media.

Eh bien, j'ai devant les yeux l'image d'un monde sous-terrain où règne le mensonge, où le sarcasme et l'inhumanité caractérisent les monstres effrayants et impitoyables qui le peuplent. Tout à coup, un gigantesque tsunami mondial met en lumière cet horrible territoire dont l'image nous est parvenues des années durant complètement déformée par les nombreux projecteurs et flash, par les statuettes en bronze et les magazines, par des robes scintillantes et des limousines luxueuses.

L’homme ne doit jamais se sentir autorisé à violer une femme, ni la harceler ou l’importuner (voir mon post à ce sujet le 13 Novembre – lis post), c’est incontestable: mais ce qui me dégoûte le plus c’est l'hypocrisie énorme à laquelle nous assistons .

Oui, l'hypocrisie. Car il est bien connu que ce domaine, disons celui du «star system» est particulièrement «périlleux» de ce point de vue, comme dans d’autres également. Et je me demande: pourquoi personne n’a parlé jusqu’à présent? Les victimes- mêmes, mais aussi leurs collègues, leurs agents, les amis, leurs proches ne savaient-ils rien? Comment justifiez-vous cette loin du silence (omerta)? De toute évidence, le modus operanti de Weinstein est culturellement accepté, ce qui est moralement inadmissible: mais surtout, parce qu'en fin de compte, malgré la levée des boucliers, plusieurs personnes bénéficient du «monstre»; et quand on tire profit d'un chantage, cela signifie l'accepter. Peut-être à contrecœur, mais on l’accepte, a fortiori si on réitère le comportement pendant des années. Au fond, l'homme puissant est a le pouvoir de contenter beaucoup de gens. Et que dire enfin des nombreuses femmes qui s’offrent ouvertement aux producteurs, aux cinéaste et autres? Ou des nombreux jeunes qui cultivent des relations «intéressés» avec un homme ou avec des femmes plus âgées dans le seul but de faire carrière?

Je crains que tout ce brouhaha durera le temps d'une saison: nous assisterons pendant quelques mois encore à des condamnations sociales et professionnelles, plutôt que juridique, à de nouvelles accusations, à des révélations piquantes et j’en passe: après quoi, le monde sous-terrain reviendra en force, parce que pour la gloire et l’argent, l'être humain perd de vue sa dignité, en se dissimulant derrière mille justifications ...

Stop à la violence, stop à l’hypocrisie.

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Blog – Polichinelle

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Voici une partie de ma collection de Polichinelles, dont une bonne partie a été réalisée par le grand artiste et ami Lello Esposito. Je sais que beaucoup pourraient ne pas comprendre, ou même sourire, face à cet attachement à Polichinelle de la part des Napolitains: mais pour nous, Polichinelle a des racines très profondes et c’est en quelque sorte notre reflet.

Oui, parce que Polichinelle, le masque de la Commedia dell’Arte par excellence, renferme toutes les contradictions de notre peuple, un peuple plié par les dominations de l’Histoire, par les abus qu’il a ressentis et desquels il a toujours cherché à s’affranchir. Polichinelle est un serviteur rusé et malin, plutôt flémard, qui s’arrange tant bien que mal pour joindre les deux bouts en s'adaptant à tout faire: l’agriculteur, l’aubergiste, le voleur, le saltimbanque, l’hôte, le vendeur, le cordonnier. Il court continuellement dans les ruelles de Naples, en cherchant des solutions, en taquinant les riches et en leur soustrayant tout ce qu’il peut. 

Polichinelle est énervant, bruyant, intrusif, agité, mais en même temps attachant de par son ingéniosité et son ironie, par son ingénuité, par sa mélancolie et le drame qu’il cache derrière son masque.

Ses origines sont très anciennes et les sources sont en désaccord sur ce point: pour certains il remonte au 18ème, sous le règne des Bourbons; pour d’autres aux XVIème, grâce à Silvio Fiorillo, dans le cadre de la Commedia dell'Arte; pour d’autres encore au 4ème a.C., s'approchant de la figure du serviteur Maccus qui avait un long nez.

Après tout, cela n'a pas d'importance parce que Polichinelle est comme enraciné en nous, il est le symbole de la culture napolitaine dont il représente l'esprit contradictoire: et c’est pourquoi, probablement, il suscite toujours de la sympathie.

A Acerra il existe le musée de Polichinelle, où le visiteur pourra se documenter sur ce curieux personnage.

Ci-dessous un polichinelle très particulier…. Qui sait si quelqu’un devinera ce qu’il représente…???

 Musée de Polichinelle

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Blog - le voyage

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Aujourd’hui j’ai plaisir à partager avec vous la lecture d’un livre qui m’a plu beaucoup et que je vous recommande de lire, surtout en train - vous comprendrez pourquoi plus bas: 

Michel Butor, La Modification éd. originale 1957 (Editions de Minuit); en Italie : 1959, Mondadori, trad. Oreste Del Buono.

Le voyage ne doit pas être compris seulement dans un sens concret et réaliste, c'est-à-dire de déplacement dans l'espace et le temps, mais aussi dans un sens symbolique de désir, de tension vers la connaissance et la recherche et, vice versa, de détachement, d’exil, de perte, d’éloignement de soi et des choses aimées et/ou familières.

L'Odyssée d'Homère réunit brillamment les valeurs tangibles et symboliques liées au thème du voyage. Le voyage d'Ulysse est celui de son retour de la guerre de Troie vers son Ithaque natal, la patrie quittée et retrouvée avec sa femme Pénélope et son fils Télémaque. Ainsi, le voyage peut être compris tout d’abord par son caractère circulaire (départ / parcours / retour et reconquête) dont ressort in primis le but final à atteindre, à savoir la réalisation d'un objectif (la réunification, le couronnement par la stabilité autour des valeurs originelles). Mais l'histoire d'Ulysse vise non seulement ce but, mais aussi le dépassement de mille dangers, obstacles, épreuves et le vécu de mille expériences. Le voyage devient un exercice de connaissance, au sens le plus large du terme, formant le caractère, exigeant la ténacité, la témérité, le courage et la ruse.

Une autre signification de ce voyage, manifeste dans l'interprétation que Dante propose pour ce même mythe d'Ulysse, est la soif effrénée de connaissance (répréhensible selon Dante), menant à la mort, liée au péché d'orgueil condamné par les décrets divins. De fait, l’insoumission à ce qui est sacré est une autre sombre menace qui attend ceux qui s’aventurent à la découverte de territoires inconnus mais attirants. La révélation de ce qui n'appartient pas à notre culture est souvent mystérieuse et risquée, c'est l'interprétation imparfaite des signes proposés à celui qui explore l'inconnu à l’instigation du divin.

Au XVIIIe siècle, les Lumières ont donné naissance à un autre type de voyage : le Grand Tour. Le voyage devient une source d'éducation et de formation, mais aussi de divertissement, de loisir et d'aventure pour les élites européennes un peu lassées de leur routine quotidienne. À la fin de leurs études, les jeunes sont les protagonistes du voyage, complétant leur éducation. Et puis, bien sûr, il y a les voyages culturels entrepris par des philosophes, des collectionneurs, des amateurs d'art, des romanciers, poètes et artistes : la destination privilégiée est l'Italie, berceau de la civilisation et de l'art. Parmi les expériences de voyage les plus célèbres en ce sens on trouve celles de Goethe, Byron et Stendhal. Des voyages qui souvent, contrastant avec les cours bondées du dix-huitième siècle, permettront de découvrir les randonnées solitaires, les paysages enchantés (lacs, mers, montagnes), nourrissant une sensibilité romantique qui trouvera sans doute son expression culminante dans les toiles de Böcklin.

Pour les romantiques, le voyage prend donc une dimension toujours plus troublante, la fracture entre stabilité et di-version, entre la ferme maîtrise des valeurs et l’aliénation de l’histoire, devenant fondamentale. Le thème de l'exil, comme éloignement forcé de la patrie, est un sujet douloureux que l’on trouve fréquemment dans la littérature romantique. Le voyage en mer est d’ailleurs une métaphore de la vie. Il est comme une navigation qui finit dans un port assailli par la tempête. L'existence (le navire) est destinée à perdre son berger (la raison) et le poète, qui représente le drame humain, se sent à sa propre merci.

Ainsi nous arrivons au tournant du XXe siècle, aux voyages intérieurs de nombreux poètes dits "Maudits", poètes symbolistes en premier lieu (voir "Le voyage" de Baudelaire, mais aussi Rimbaud, Pascoli ou Verlaine). Au milieu du XXe siècle, un roman issu du mouvement du « Nouveau Roman » m'a beaucoup frappé : « La Modification » de Michel Butor. Le livre raconte l'histoire de Léon Delmont voyageant en train de Paris à Rome pour rencontrer sa maîtresse : il veut lui dire qu'il a décidé de quitter sa femme et ses enfants et lui demander de venir vivre à Paris avec lui. Au cours du voyage de 21 heures, le lecteur entre dans la peau et les pensées du personnage, dans le wagon-lit dans lequel il se trouve, mais aussi dans ses souvenirs, ses desseins et ses rêves. Le livre raconte le changement profond qui aura lieu dans le personnage, le temps de ce voyage, si bien qu’arrivé à Rome, il n’ira pas trouver sa maîtresse ....

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Blog – un vilain spectacle!

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L'autre soir, j'étais au théâtre: un théâtre important, avec un nom connu à l’affiche. Le spectacle était mauvais, digne d’une troupe d'amateurs: mise en scène inexistante, scénographie banale, récitation médiocre voire nulle (interprétation faible, problèmes de diction, de gestualité), effets de lumières inexistants, etc... Dans le publique, des visages familiers, un malaise général et des petits sourires entendus. J'ai été assailli par un certain déconfort, de l'embarras, mais aussi un peu de colère.

Je sais que l’on pourrait débattre longtemps sur ce qu’est l'art (du moins le théâtre devrait appartenir à cette catégorie), mais je crois que nous vivons un moment historique de grande confusion, vraiment.

Antan, il y avait de grands acteurs ou chanteurs et ils étaient reconnus en tant que tel, sans histoire, et jouaient dans des théâtres importants, dans des films de qualité et ont laissé une trace. Naturellement, il y avait aussi des productions dites de série B, C ou Q qui, à juste titre, étaient produites et vues par ceux qui les aimaient, mais la frontière entre ce qui était valable et ce qui ne l'était pas était claire et nette. Et ce qui ne l’était pas ne débarquait pas dans certains théâtres.

Aujourd’hui, comme par enchantement, même les productions de série Q ont leur place dans les grands théâtres de premier ordre, ceux au passé historique. Que ce soit grâce au "nom médiatique" d’un des interprètes (et pas forcément synonyme de qualité), ou parce que le directeur artistique est un proche du producteur, soit pour un autre mystère, bref, cela arrive souvent désormais.

Cela crée beaucoup de dégâts sur lesquels je reviendrai, mais une chose est certaine: la plupart des soi-disant « opérateurs », à savoir les directeurs, les distributeurs, mais aussi les critiques et les media, devraient travailler avec plus de diligence, de courage et d'honnêteté intellectuelle, tant pour leur crédibilité et au bénéfice de ceux qui les suivent.

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