Blog – une coïncidence fortuite
- Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
- Imprimer
Comme à tout artiste, il m’arrive souvent d’arriver dans une ville et de voir des affiches de mon spectacle. C’est une chose qui fait plaisir, bien évidemment, même si parfois cela génère un certain stress. Il y a ceux aussi qui prouvent un sentiment de revanche et ceux par contre qui sentent de la gêne, pour un rôle qu’ils n’aiment pas, surtout de la part d’un artiste qui fait partie d’une compagnie pour des motifs financiers et non par “foi artistique” (aspect malheureusement de plus en plus rare aujourd’hui).
Mais cette photo qui m’arrive de la Suisse, je la conserve dans mon cœur! L’emplacement, absolument fortuit, de mon affiche à côté de celle de l’immense Martha Argerich, m’a fait tressauter: une sensation de bonheur et de gratitude m’ont envahis.
Martha Argerich, celle que je considère la plus grande pianiste du XXème siècle, pure essence artistique, toujours fidèle à elle-même. En dehors de sa perfection technique, de l’infinité des nuances de sa palette sonores, Martha Argerich est un condensé de génie, de magnétisme et de poésie, d’intuition et d’équilibre dans son déséquilibre apparent; bien évidement, l’encre a déjà coulé à flots sur elle. Une femme absolument unique, que j’ai eu l’occasion de fréquenter pendant quelques jours, voici une dizaine d’années.
Voir mon affiche à côté de la sienne m’a ému. Je sais bien que cela peut sembler ridicule: il s’agit d’une pure coïncidence, mais ça m’a rendu intimement heureux.
La discographie de Martha Argerich est immense et disponible pour quiconque. Je prends congé de vous en avec une composition que j’aime particulièrement: le concerto numéro 1 en mi mineur de Chopin, dans une interprétation récente. Celle-ci est magnifique, entièrement. Mais à la reprise du thème initial, à la minute 15:30, il me semble de toucher le ciel avec un doigt…